La fraternité de Tibériade en visite dans la paroisse

La paroisse Sainte-anne a accueilli pendant deux jours des représentants de la fraternité de Tibériade

Jeudi 7 et vendredi 8 décembre, l'institution Sainte-Thérèse accueillait la fraternité de Tibériade (Lavaux-Sainte-Anne, Belgique). Soeur Agnès, Soeur Colombe, Frère François et Frère Gilles ont profité de cette visite pour aller à la rencontre des jeunes de l'aumônerie et partager quelques moments avec les paroissiens. L'occasion pour eux de répondre à quelques questions : 

Qu'est-ce qu'un frère ou une sœur de Tibériade ? 
Sœur Agnès : Frère Marc, (Fondateur de la communauté), avait reçu comme nom pour les frères : « moineaux ». Ce sont d'abord des moines. On a une vie monastique, une vie de prières, assez intense. Mais on a aussi des petites ailes. On s'envole hors du nid pour aller annoncer la joie de l'Évangile, la joie de suivre Jésus, doux et humble de cœur. On a aussi une vie de travail manuel importante. On a une ferme, un jardin potager donc on vit du travail de nos mains. C'est un sujet de grand émerveillement, de voir tout ce qui pousse dans la création : ce miracle de la vie permanent. Et puis, la vie fraternelle, c'est très important pour nous de nous soutenir mutuellement dans cette suite du Christ, de désirer le servir, humblement, pauvrement mais joyeusement avec tout ce que l'on est : nos limites et nos grâces, nos talents. On accueille les personnes qui viennent chez nous au sein de notre vie, dans la prière, dans la vie fraternelle. On partage les repas avec eux, la cuisine, on travaille au jardin....
Vous accueillez à la fois des groupes et des personnes qui viennent individuellement ?
Oui c'est ça. Parfois on part en itinérance, à deux ou avec un groupe de jeunes, vers un lieu de pèlerinage. On part dans l'abandon à la Providence. On n'a pas d'argent, pas de téléphone. C'est une manière d'aller à la rencontre des gens dans la simplicité, dans la pauvreté, parfois en stop. On demande la nourriture et le logement. C'est l'occasion de belles rencontres et de voir que le cœur de l'homme est profondément bon... à l'image de Dieu.

Comment avez-vous reçu l'appel de Dieu ?
Je m'appelle Sœur Colombe, j'ai 30 ans. Cela fait 8 ans que je suis sœur à Tibériade. Je me suis engagée définitivement le 30 avril dernier. Comment j'ai reçu l'appel de Dieu ? Je pensais plutôt me marier et puis au cours de cette préparation de mariage. Le garçon avec qui je voulais me marier, me dit un jour : « J'ai l'impression que ton cœur est pris par Dieu. » J'étais super surprise, je pensais que la vie religieuse n'était vraiment pas faite pour moi. Le prêtre qui nous préparait au mariage m'a dit : va faire une retraite quelque part et écouter ton cœur. Je voulais choisir un lieu où je serai dégoûtée de la vie religieuse. J'ai tapé sur Google vieux monastère et puis j'ai trouvé. J'ai pris contact avec ce vieux monastère en pensant que je serai dégoûtée et ce fut la plus belle retraite de ma vie !
Une vieille religieuse m'a ouvert la porte, m'a fait un large sourire, elle n'avait plus beaucoup de dents mais elle était super belle ! Elle était habitée d'un amour... l'amour de Dieu. Quand elle a ouvert la porte de son monastère, moi j'ai ouvert la porte de mon cœur et j'ai dit au Seigneur : « Seigneur, fais ce que tu veux avec moi » Et puis le dernier jour de cette retraite, lors de la messe , quelqu'un lisait la Parole de Dieu du livre du prophète Isaïe. « Comme un jeune homme épouse une jeune fille, ton Dieu t'épousera et tu seras la joie de ton Dieu. » C'était clair que Dieu me proposait d'être toute sa joie, comme j'aurai pu faire la joie de ce garçon. J'ai découvert que la vie religieuse, c'était une histoire d'amour avec Dieu, c'était pas une vie triste de sacrifices pour le monde, mais vraiment une alliance avec Dieu. Ça a fait tomber toutes mes peurs et petit à petit, de oui en oui, je me suis engagée !

Frère François : Avant de sentir l'appel de devenir frère de Tibériade, j'ai d'abord senti un jour que le Seigneur était présent dans ma vie. Cet événement s'est déroulé lors d'une confession. Après une jeunesse bien turbulente, je me disais chrétien, et j'étais réellement chrétien en tout cas je croyais en Dieu. Mais je vivais comme pire qu'un païen. Il m'est arrivé de faire des grosses bêtises dans ma vie et puis un jour, à force d'avoir fait le mal, j'en suis devenu triste et cette tristesse m'a amené à me poser énormément de questions, des questions existentielles... Beaucoup de questions mais pas de réponses.
Et puis un jour, les circonstances ont fait que je me suis retoruvé avec des jeunes chrétéiens à l'université et que nous avons été faire une retraite à Beauraing. Lors de cette retraite nous avons vécu un temps de prière durant lequel je n'attendais qu'une chose : c'était de partir. A un moment, je ne sais ni comment ni pourquoi mais je me suis senti poussé à aller me confesser. Pour la 1ère fois de ma vie, je me suis confessé en vérité. Je n'ai pas dit les petites choses, mais les vraies qui pesaient sur mon cœur et qui l'empechaient de vivre.... et le prêtre m'a pardonné. A partir de là, une vie nouvelle pour moi commençait parce que j'étais attiré par le Seigneur, je ne pouvais pas passer devant une église sans y entrer, je ne pouvais pas m'endoremir sans prier. Je continuais à faire la fête, à boire beaucoup d'alccol, à faire des bêtises avec les filles, mais le Seigneur m'attirait à lui et petit à petit j'ai appris à le connaître, à l'aimer et me laisser aimer par lui. Et à la fin de cette année, de conversion, j'ai pris conscience à quel point j'étais heureux de suivre le Christ. A partir de là, j'ai pu imaginer donner toute ma vie au Seigneur et c'était comme si j'étais tombé amoureux. Cela m'a donné énormément de joie. Je suis parti deux ans au Congo pour m'affermir dans le Christ et à la fin de ces deux années, j'ai pris conscience que j'étais pleinement heureux en vivant comme un frère de Tibériade.

Quel âge avez-vous ?
J'ai 25 ans et je suis frère depuis 6 ans.

Quelle pépite as-tu reçu en étant en mission dans l'Avesnois ?
Frère Gilles : La première chose qui m'a émerveillé c'est de trouver des chrétiens actifs et encore chercheurs de Dieu. J'ai été touché par le groupe de lecture de la Parole de Dieu, et de voir des chrétiens qui étaient désireux de connaître davantage le Christ à travers les Écritures. C'est tellement important aujourd'hui de retrouver le vrai visage de Dieu, à travers cette trace qu'Il nous a laissée, cette trace ceux sont les Ecritures.
Puis dans les écoles chrétiennes de Sainte-Thérèse, école chrétienne mais ou beaucoup de non chrétiens étudient. J'ai été touché de voir la soif et l'attention de certains élèves alors qu'ils méconnaissent beaucoup de choses concernant la foi, concernant Dieu. Certains ont marqué un intérêt réel, un intérêt confirmé par la présence de nombreux jeunes à un temps de prière libre sur le temps de midi alors qu'il y avait la possibilité de faire du sport, des temps libres… Plus de 50 jeunes ont décidé de venir à la chapelle pour passer presque 25 minutes de temps de louange, d'intériorité, d'écoute de la Parole. Des jeunes qui ont décidé de poursuivre durant cette année des temps de prière, de pouvoir se retrouver régulièrement. Possible ou pas ? En tout cas, il y a vraiment un désir de grandir dans la foi et de connaitre le visage du Christ,. Ce fut pour moi un grand sujet d'émerveillement de voir que la soif habitait encore le cœur des Avesnois

 

Témoignage des jeunes de l'aumônerie : 

Les jeunes de l’aumônerie ont rencontré le 07 décembre les frères et sœurs de la communauté de Tibériade.
Ils ont découvert un mode de vie très différent de ce qu’ils connaissent dans leur quotidien. Le fait que chaque sœur et frère tiennent un rôle et une place bien définis dans la communauté a interpellé nos collégiens. Ils ont également été impressionnés de voir que des jeunes appartenaient à cette communauté depuis un âge proche du leur, les amenant à réfléchir sur ce qui amène une personne à offrir sa vie aux autres.
Nous avons tous appris à nous connaitre tout au long l’après-midi et la journée s’est soldée par un temps de prière et de louange. 

                                                           Ingrid (animatrice en pastorale)

 

Après avoir célébré la messe ensemble, les paroissiens ont pu partager des temps d'échanges autour d'une auberge espagnole à la maison paroissiale d'Avesnes le mercredi et à la salle paroissiale de Prisches, le jeudi 8 décembre. 

Quelques extraits de l'homélie de Soeur Agnès du mercredi 7 décembre, jour de la saint Ambroise : 

" Devenir des êtres de désirs et laisser creuser ce désir. C'est toujours une réponse au Seigneur qui nous appelle "Venez, venez à moi"; et lui déposer ce qui est un fardeau pour nous aujourd'hui pour que le Seigneur puisse nous étreindre, qu'il puisse venir nous embrasser, nous saisir, par son Esprit-Saint."

Quelques extraits de l'homélie de Frère Gilles du jeudi 8 décembre, solennité de l'Immaculé Conception :  

"Marie n 'est pas une déesse ou un demi-déesse, c'est une femme simple comme nous, mais qui a été comblée de grâces. Elle a été comme portée, accompagnée par la grâce de Dieu. Marie est la seule femme dans l'histoire de l'humanité qui a épousé le plan de Dieu à 100%. Et ça, ça nous laisse de l'espoir, de voir que si on marche avec elle, on a des chances d'aller sur le même chemin. Ce que Marie a vécu, d'être transparente à la grâce de Dieu (ce qu'on appelle la Sainteté) c'est notre vocation à chacun d'entre-nous. Et sur ce chemin de sainteté, j'ai un magnifique professeur, c'est la Vierge Marie, une maman qui prend soin de moi. (..) Saint Louis-Marie Grignon de Monfort dit "Marie est un chemin d'amour vers Jésus". 

 

 

 

 

Article publié par Valérie Dupont • Publié le Vendredi 16 décembre 2022 • 713 visites

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