"Quelle joie de retrouver la Collégiale ! Quelle joie de pouvoir célébrer à nouveau dans notre édifice, en même temps amputé d'oeuvres majeures. Mais heureusement l'épreuve de l'incendie n'aura pas le dernier mot et cette messe exceptionnelle dans la Collégiale en est un signe."
En ce 1er dimanche de l'Avent, les paroissiens de Sainte-Anne étaient invités à se retrouver à la Collégiale, ouverte exceptionnellement, pour célébrer la messe. Unité des 23 clochers, représentée par la carte de nos relais qui a recouvert progressivement le tableau de la Collégiale, unité de nos coeurs dans cette entrée en Avent.
"A la lecture de cet Evangile, une phrase résonne en moi : ils « ne se sont doutés de rien jusqu'à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis » (Mt 24, 39) et puis ces paroles un peu plus loin : « Tenez-vous donc prêts ! » (Mt 24, 44).
En effet, cette période de l'Avent, a -v -E- n – t, qui fait donc penser à avènement, cette période de l'Avent durant laquelle pendant 4 semaines, 4 dimanches de l'Avent, les chrétiens vont se préparer à l'avènement du Sauveur. Mais sommes-nous tous prêts ? Ou bien sommes-nous engloutis par le déluge de notre temps ?
Noé, vous connaissez son histoire j'imagine, si vous ne l'avez pas déjà lue, ce peut être un cadeau. J'ai déjà vu aussi « l'arche de Noé » en Playmobil©, si vous avez un cadeau à faire, n'hésitez pas ! Noé, donc qu'on connait bien avec son arche. Il était veilleur ainsi que le voulait le Seigneur et de ce fait il a senti le déluge arriver : des pluies torrentielles pendant quarante jours nous dit la Bible. Noé avait construit une arche et vite chaque espèce animale et sa famille purent entrer dans l'arche. Au bout de quelques jours, Noé lâche une colombe. Heureusement cette colombe revient avec un rameau d'olivier. Ouf, la terre n'est pas totalement morte. Finalement ce Noé dans son arche, avant même de construire l'arche, il était vigilant, il ne s'est pas laissé engloutir par la mer, par les eaux.
A notre époque, à nous aussi de ne pas nous laisser engloutir. Nous sommes appelés à être des nouveaux Noé, à faire attention au message du Seigneur. Parfois on peut se croire forts, immortels avec toutes ces technologies puissantes, on peut se bercer d'illusions et se dire : finalement je ne manque de rien et je ne redoute rien. Et pourtant, il y a des déluges modernes : quelle malheureuse et sordide histoire cette guerre en Ukraine ! On a l'impression que ça s'enlise et de ce fait, le déluge vient jusque nous, dans nos contrées reculées de l'Avesnois. Regardez l'agglomération lilloise, qui pourtant est si puissante, elle est connue dans toute l'Europe ; et bien cette agglomération aujourd'hui tremble avec ses immeubles qui s'effondrent et se fissurent.
Finalement des déluges modernes, on peut en avoir et de manières imprévisibles, même dans nos propres vies ! D'un seul coup, l'épreuve s'invite à nous sans crier gare. Alors, est-ce que l'on va se laisser engloutir par la peur, la tristesse le doute, le tourment ? Est-ce qu'on va se laisser engloutir par le malin qui nous tend des pièges et ses conséquences ?
Non ! Désirons la venue du Sauveur, il est dit « Prince de la Paix » par le prophète Isaïe. J'aime bien ce terme « Prince de la Paix » et bien ce Prince de la Paix va nous aider à ne pas être dans l'insouciance mais être dans l'attente. L'Avent résonne avec Attente et Patience. C'est vrai que c'est dur de nos jours d'entendre cela. Monsieur l'Abbé, vous me demandez d'être dans l'attente, dans la patience, pourtant mon environnement me demande d'être toujours dans l'immédiateté et la rentabilité ? « Je n'ai pas le temps, tout ça m'engloutit. » Et bien non ! Soyons patients.
En même temps, l'attente a cette pédagogie de nous ré-approprier le présent, de faire attention à notre présent de tous les jours. De tous les jours désirer que le Seigneur habite nos vies, lui prince de la paix. On peut préparer notre crèche du cœur à recevoir le Seigneur. Et alors, il va nous aider à être actifs dans notre attente, actifs en étant confiants, en aimant, en espérant, en étant au service ses autres. Soyons dans l'attente active en priant devant la crèche, peut-être installée dans vos maisons. Et puis aussi déconfinons nos cœurs pour faire attention à celui qui est autour de nous, qui est peut-être isolé dans sa maladie, dans sa vieillesse, dans sa pauvreté, dans son deuil aussi et dans la détresse.
Frères et sœurs, je terminerai par là. Il est agréable de recevoir un cadeau au pied du sapin... C'est vrai, c'est sympa. En même temps, la Bible nous dit « il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir ». Et bien finalement l'Avent est cette période dans laquelle je vais faire attention, plus attention à Jésus et aux autres, plus attention à Jésus pour le bonheur des autres. Jésus va m'aider à ce que ce soit Noël chaque jour dans mon cœur et autour de moi. Amen"
Homélie du Père Benjamin Sellier.